Concours du printemps de l’écriture sur l’Alsace
Résumé :
Cette action s’est mise en place, motivée par 4 objectifs :
- Le sujet du concours portait cette année sur le thème de l’ « étoile » : forme de la ville de Neuf-Brisach
- Les élèves méconnaissent les valeurs de la ville : valeurs historiques, urbanistiques et civiles
- Devenir actif dans le développement et l’animation de sa ville
- Sortir du cadre de l’école pour aller vers les autres, ceux qui vivent ou travaillent autour de nous et que l’on côtoie sans toujours les connaître ou les respecter
Ainsi,
Pour la classe de CM2 :
En 2009/2010, les élèves de CM1 de Neuf-Brisach conçoivent et créent un carnet d’activités sur Neuf-Brisach en vente à l’office de tourisme. L’un des titres proposés « Rêves d’étoiles » n’est pas gardé car mal adapté au projet mais il a fait l’unanimité des élèves. Lorsque l’équipe enseignante apprend le thème du printemps de l’écriture de 2011 sur « l’étoile », elle propose aux élèves d’y participer du fait de la forme de la ville en étoile. Les enfants de CM2 votent la participation au concours avec comme contrainte de parler de leur ville et d’utiliser le titre « Rêves d’étoiles ».
A la rentrée 2010, ces élèves vont alors poursuivre leur scolarité avec le même enseignant. Le projet du printemps de l’écriture est lancé très rapidement. En collectif, nous faisons une liste de thèmes possibles avec l’étoile (astronomie, cirque, cinéma, religions, drapeaux, mer, restaurant, chérif, …). Les élèves réfléchissent à des thèmes qui pourraient aller ensemble vu que le sujet d’écriture journalistique impose d’aborder l’étoile sous différents aspects. Après avoir réuni les thèmes en trois catégories (guerre, sciences et loisirs), les élèves choisissent le thème de la guerre qui peut aborder la notion de rêves des gens qui subissent la guerre. Dans ce cadre, la notion d’Etoile, renvoie à : Neuf-Brisach, étoile juive, étoiles du général (de Gaulle et la résistance), étoiles du drapeau américain et étoiles de l’Union Européenne.
Avant l’écriture d’un reportage sur la seconde guerre mondiale, les élèves sont d’accord pour dire qu’ils auront besoin de connaissances sur cette période. Quatre pistes pour récolter des informations sont choisies :
- Les résidents de la maison de retraite à côté de l’école pour avoir des témoins directs sur cette période, témoins habitants l’étoile de Neuf-Brisach
- M. Brunsperger, historien de la seconde guerre mondiale, habitant la ville
- Les ressources documentaires mise à disposition sur internet ou dans les livres
- Les sites militaires de la période proche de la ville (position d’infanterie de Heiteren à Algolsheim et le musée dans la casemate de Marckolsheim)
Les deux sites de Schirmeck, notamment le camp du Struthof sont aussi proposés mais l’enseignant explique aux élèves que le site a une grande force émotionnelle et que pour le visiter, il faut qu’ils connaissent l’histoire des juifs pendant la guerre et que cette visite pourra être organisée en fin d’année seulement.
La première visite de la position d’infanterie de Heiteren est programmée dès la fin septembre vu la proximité du site (30 minutes à pieds) et l’invitation de M. Ketterer propriétaire du site. L’accueil fut fantastique et la journée a permis aux élèves de visualiser plus concrètement un site militaire du 20ème siècle car ils n’en connaissent qu’un du 17ème.
Chaque enfant a été responsable d’un thème sur la seconde guerre mondiale pour préparer un exposé afin de créer une frise chronologique sur la seconde guerre mondiale et repérer les grands évènements marquants. Malheureusement, les recherches et les exposés ont été très inégaux. Une grande partie des élèves n’ont pas réussi à comprendre le sujet car ils ont trouvé sur la toile et dans les bibliothèques seulement des documentaires qui n’étaient pas adapté à leur âge ou leur compétence de lecteur. Tout a donc été repris en classe mais la frise n’a pas pu se faire. Une seconde visite a été organisée en novembre à la casemate de Marckolsheim qui est devenue un musée sur la ligne Maginot grâce à une équipe de bénévoles. Plus que le site, les élèves ont pu voir tous les objets de la vie des soldats et toutes les armes mais aussi les traces de combat sur le site avec des obus toujours prisonniers dans la tourelle et le trou dans le mur en béton où est mort un jeune combattant français.
Un contact a été pris avec les responsables de la maison de retraite et Mme Renon animatrice pour les résidents. Après les autorisations officielles, la première rencontre a pu avoir lieu avec environ 15 résidents autour de jeux de société pour faire connaissance et un chant de départ des élèves réclamé par les résidents. Une seconde rencontre a permis aux élèves de discuter avec les résidents sur leurs vécus de la seconde guerre mondiale, leurs souvenirs et leurs rêves de l’époque. Un chant demandé par les résidents a clos cette visite et les élèves ne voulaient plus partir. Une troisième rencontre a permis aux élèves de poser des questions précises aux résidents sur les histoires qu’ils avaient racontées, sur leurs rêves et sur le fait qu’ils aient à un moment donner dû désobéir. Cette dernière rencontre s’est terminée par un chant et par des crêpes. D’autres rencontres sont prévues après le 18 mars mais en dehors du cadre du concours.
Du côté de M. Brunsperger, il est intervenu deux fois en classe pour présenter la seconde guerre aux élèves avec des informations précises sur Neuf-Brisach. Les élèves ont pu s’entraîner sur la prise de notes dans leur cahier de projet. M. Brunsperger est un très sympathique monsieur de 82 ans mais 1h30 de conférence n’était pas du tout adaptée aux élèves qui ont parfois décroché. M. Brunsperger a également eu la gentillesse de faire jouer ses connaissances pour faire venir en classe avant décembre M. de Turckheim qui a été résistant et M. Haenel qui a été déporté comme juif dans le camp de Norderney. Les deux rencontres ont été très fortes pour les élèves qui se sont confrontés à des témoins dignes, modestes et très délicats qui ont vécu des évènements particulièrement intenses et dramatiques.
Une dernière rencontre a eu lieu en janvier avec une personne clé pour le reportage, Mme Marie-Christine Brunet qui est le seul témoin que nous ayons rencontré et qui a vécu la seconde guerre mondiale en tant qu’habitante de Neuf-Brisach. Et quel témoignage ! Il a beaucoup marqué les élèves et Mme Brunet qui au début rétissante, avait été poussée par son petit-fils pour venir témoigner à l’école, a ensuite éprouvé beaucoup de joie à cette rencontre.
En parallèle, en classe nous avons travaillé en lecture avec le livre Il faut désobéir de Didier Daeninckx qui était l’album parfait pour notre reportage avec un témoignage d’un grand-père ayant vécu la guerre en tant qu’enfant à l’étoile jaune et qui exprime ses rêves de l’époque et des petits encarts documentaires sur les évènements de la guerre. M. Daeninckx faisant partie de la liste des auteurs proposés pour une rencontre, une demande a été faite et pour la plus grande joie des élèves a été acceptée. M. Daeninckx est venu en classe pour vivre avec nous 5 moments : un échange questions-réponses sur son métier, ses inspirations et ses livres, un moment où il est venu voir les élèves individuellement afin de les aiguiller sur l’écriture d’un article de presse, un débat sur les raisons de la désobéissance d’un enfant envers ses parents, un moment d’écoute quand M. Daeninckx a lu la fin de son livre « Le chat de Tigali » que les enfants avaient travaillé en classe mais dont ils n’avaient pas lu la fin, et une promenade libre dans les remparts de Vauban et les quartiers où habite la majorité des élèves de la classe.
D’autres albums et témoignages ont été lus pas l’enseignant en classe avec à chaque fois une réflexion des élèves pour une meilleure compréhension et pour réinvestir ce qu’ils avaient appris. Toute une démarche rédactionnelle a été aussi mise en place pour connaître les caractéristiques du reportage journalistique. Les élèves ont dû écrire individuellement un article de presse sur le thème : rendre intéressant un sujet inintéressant (Par exemple, une feuille qui tombe). Didier Daeninckx lors de sa venue à proposer aux élèves de jouer avec le titre pour le faire accrocheur en contradiction avec l’inintérêt de l’article.
Puis, il y a eu toute la phase d’écriture du reportage journalistique sur le thème de Neuf-Brisach pendant la seconde guerre mondiale. Un article sur Marie-Christine a paru aux élèves comme une évidence. Il a été fait collectivement par dictée à l’adulte à partir des notes qui avaient été prises. Un article sur la vision de la guerre et les rêves des résidents de la maison de retraite. Comme les cycles 2 ne participaient pas au concours, l’idée a été proposée par l’enseignant que des élèves aillent dans la classe des CE1 pour mener des débats avec les enfants de 7 ans sur leurs idées de la guerre et sur leurs rêves d’enfants (qu’est-ce que la guerre, pourquoi on fait la guerre, qu’auraient-ils fait pendant la guerre ; qu’est-ce qu’un rêve, à quoi ça sert de rêver, quel est leur rêve) Pour cet article la présentation a été faite en collectif après avoir fait une liste de mots et d’expressions en relation avec l’étoile. Les élèves se sont ensuite amusés à placer quelques uns des mots dans leur production de phrases individuelles. Phrases après phrases, les élèves écrivaient et les idées les plus intéressantes ou les plus originales étaient proposées collectivement pour être validées ou réutilisées par les autres élèves.
Le comparatif entre les résidents de la maison de retraite et les élèves de CE1 est venu lors de la phase de choix des articles. Pour ne pas en avoir trop, les élèves ont pensé à faire le lien entre les générations. Ensuite, en partant des notes sur les débats avec les élèves, la classe a essayé de créer des liens avec les témoignages des personnes âgées. Une fois ces liens faits, chaque enfant était responsable de l’écriture d’une phrase liant les résidents et un enfant. Très vite, une trame s’est organisée avec le nom du résident, son histoire puis la formule « A 7 ans, de nos jours, on pense ou rêve… et l’idée des CE1 ».
Le dernier article a été beaucoup plus difficile du fait du nombre de notes. Pour faire le tri, les élèves étaient par groupes de 3. Mais la rédaction avançait laborieusement. Donc il a fallu partir des textes des groupes et collectivement ils ont été complétés par toute la classe qui relisait à chaque fois ses notes. Les photos ont été fournies par Marie-Christine et M. Brunsperger. C’est le groupe de morale qui a fait une sélection des photos à placer dans l’article.
Malheureusement pour la mise en page, le matériel informatique de l’école ne permet pas de faire un travail correct à cause de sa grande vétusté et de son nombre de machines qui marchent encore (7 ordinateurs qui rament pour 31 élèves). Plusieurs mises en page ont été proposées par le maître et des votes ont permis d’obtenir le document final qui garde un aspect très dense malgré les importantes coupes faites mais les élèves refusaient d’en enlever plus.
La visite la semaine suivant l’envoi au concours d’un journaliste des DNA, a soulevé le grand défaut de notre reportage malgré ses qualités: sa longueur et sa densité. Le journaliste M. Ott était prêt à publier le reportage si les élèves acceptaient de le synthétiser.
La classe de CM2 a remporté le prix AMOPA (prix de l’association des membres de l’ordre des palmes académiques) qui récompense la qualité d’écriture et la maîtrise de la langue d’une production écrite. La prise de conscience des élèves de Cm2 qui à l’unanimité ont choisi d’organiser la visite du camp de concentration du Struthof dans le Bas-Rhin. Le déclic des élèves de CE2 et CM1 pour l’intérêt pour leur ville avec le désir d’en savoir plus et de participer à visite guidée costumée de M. Vauban.
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A la conquête d’une étoile
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Résumé :
Il est question par ce projet de :
- Valoriser sa ville et son école auprès des villages et des écoles alentours et créer une dynamique pour la création d’un réseau local et l’organisation d’un évènement annuel marquant
- Réinvestir le travail fourni par le carnet d’activités sur Neuf-Brisach de l’année précédente et le mettre en valeur
- Méconnaissance des élèves des valeurs de leur ville (valeurs historiques, urbanistiques et civiles)
- Devenir actif dans le développement et l’animation de sa ville
- Sortir du cadre de l’école pour aller vers les autres, ceux qui vivent dans les villages alentours
Forts de leur travail en CM1 sur les fortifications de la ville de Neuf-Brisach et de la réalisation d’un carnet d’activités, le professeur des CM2 a proposé aux 29 élèves d’accueillir trois classes pour leur faire découvrir notre ville de manière ludique lors d’une journée exceptionnelle.
La préparation de cette journée a duré deux mois avec des débats, des réflexions et des décisions prises pour la gestion, l’organisation et l’écriture des textes de cette journée :
- De l’organisation de la journée avec tous les éléments nécessaires, choix des jeux, du rôle de chaque élève, du matériel, des différentes zones, de la récompense, du timing, du programme de chaque classe, de la diversité des activités, de l’intérêt et de la qualité des activités, de l’accueil des équipes et de l’accompagnement par les élèves de Neuf-Brisach, de l’arbitrage, du calcul des résultats et de la décision du jury.
- De l’écriture des lettres d’invitation, à celle de la lettre d’autorisation d’occupation des lieux par la mairie et à celle des lettres de résultat.
- Du choix des 5 jeux, de leur logistique, de leur amélioration s’ils étaient inspirés du carnet, de leur création complète, à leur essai, à l’écriture des explications et à l’entraînement pour les donner durant cette journée.
Chacune des trois classes était donc sous la responsabilité de leur enseignant mais également de 10 élèves de CM2 qui les accompagnaient à travers les différents lieux d’activités pour les guider, leur donner les explications, le matériel, pour les arbitrer et les juger. Un carnet de route pour chaque classe avait été organisé sous forme de tableau avec les horaires, les déplacements, les activités et les durées de jeux. 5 jeux voulant montrer les différentes facettes de la ville et occuper différents lieux. Le jeu de la chasse aux trésors du musée pour découvrir le musée Vauban à partir de photos, le jeu de la porte de Belfort pour mettre en valeur cette porte par l’observation pour retrouver 7 erreurs, le quiz des fortifications avec des QCM sur des éléments des fortifications pour réfléchir aux raisons de chaque détail, la course d’orientation pour s’orienter parmi les différents ouvrages et le parcours du réseau Vauban pour, grâce à un parcours sportif, découvrir les 12 sites du réseau Vauban inscrit au patrimoine mondial. De plus, chaque classe devait préparer en classe une production sur un site du patrimoine mondial en y insérant le personnage de Patrimonito.
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