Un laboratoire d’apprentissage
A learning laboratory
Suite à la venue de Sylvain Connac du 11 au 13 février, le laboratoire a pris de nouvelles orientations pour améliorer son fonctionnement et surtout favoriser les apprentissages de tous les élèves
– des élèves impliqués dans l’expérimentation mais pas chercheurs.
– plus qu’acteurs car ce n’est pas suffisant pour apprendre, ils doivent être auteurs de leurs apprentissages
– des bilans collectifs, individuels et de groupe pour faire évoluer l’espace, interactions entre les élèves
– Il ne s’agit pas d’un laboratoire de recherche mais d’un laboratoire d’apprentissage avec erreurs/recherche sur un objet prédéfini. Les élèves ne sont pas des cobayes.
– observation et analyse plus précises sur les déplacements
– expérimentations, investissement, motivation, questionnement
– les problèmes soulevés doivent aboutir à des propositions de solutions validées ou non par des essais
Constats suite aux premières séances en FCL :
– projets qui n’aboutissent pas si l’enseignant n’intervient pas.
– perte de temps des projets due à la gestion du groupe et à la compréhension de la tâche.
– déconcentration due au bruit et aux ballons
Nouveau cadre pédagogique mis en place :
1. Le permis F@
Création d’un permis Forticl@sse avec les élèves lors d’un conseil.
– son obtention a lieu lors d’un conseil avec demande au frigo, explication de la perte et justification de l’engagement pour l’obtenir
– perte immédiate si non respect des obligations
– droits : être dans la salle 10 (sans l’enseignant), se déplacer librement, choisir son assise
– obligations : chuchoter, ne pas déranger, avoir une bonne assise et travailler
– tout le groupe doit avoir le permis pour aller en salle 10
– couloir est disponible selon la ceinture
– ceux qui n’ont pas leur permis travaillent dans la salle 9 avec l’enseignant
2. Les zones
Restriction à la seule zone enquêter pour que tous les groupes travaillent sur le même type d’activité.
– restreindre l’espace pour uniquement la zone enquêter afin que le protocole soit bien compris
– même type de recherche mais pas même type de sujet
– les chaises à roulettes restent dans la salle 9
– ballons interdits durant une période et autorisés seulement pour ceux qui ont une bonne assise et donc le permis F@
– un retour aux zones pourra se faire petit à petit
– une séquence peut permettre de travailler chacune des zones pour construire un protocole spécifique
3. Les apprentissages
L’objectif principal est que les élèves soient en apprentissage et qu’ils en soient conscients.
– démarche plus explicite de la part du PE pour que la F@ soit considérée comme un espace d’apprentissage à part entière
– trois façons d’apprendre : seul, avec PE, avec paires
– prise de conscience de la part des élèves pour que ce qui soit travailler en F@ soit considéré comme de l’apprentissage aussi
– prise de conscience que les apprentissages sont des connaissances mais aussi des compétences notamment transversales.
– tâches proposées plus classiques et habituelles
– la présentation par le groupe des projets aboutis sert de structuration pour mener aux apprentissages
– une leçon suite à cette structuration vient synthétiser les connaissances et compétences à maitriser sur le sujet
– bilan avec ce que j’ai appris et ce que j’ai appris à faire : un peu, beaucoup, pas du tout. Eviter le bilan papier mais faire un bilan météo
4. Une séance type
Une séance type a été construite pour adapter le fonctionnement actuel afin que les élèves soient plus auteurs de manière coopérative.
– proposition d’une séance type pour favoriser les apprentissages :
- Situation d’entrée sur la thématique
- Constitution des équipes et planification
- Etude des fiches d’enquête (avec des questions nodales donc qui permettent de retirer des infos pour mieux comprendre le doc)
- Validations progressives des fiches par l’enseignant
- Présentation des enquêtes (validées) : le groupe présente le document, pose les questions de la fiches dont il a les réponses aux auditeur. Les élèves interrogent et valident ou non les réponses.
- Bilan collectif pour structurer ce qui a été découvert et pour que chacun puisse intervenir (interactions)
- Validation individuelle quand les élèves sont capables de répondre en travail personnalisé aux questions sur chaque document
5. Les libertés
Dans l’objectif de responsabiliser les élèves, plusieurs choix sont possibles selon les compétences acquises.
– les élèves ont le choix de la coopération en étant seul, à deux ou à trois
– ils peuvent choisir avec qui ils souhaitent travailler selon des critères personnels comme le permis, les affinités, les compétences reconnues ou selon des critères extérieurs avec le PE qui suspend la possibilité de travailler avec un ou des élèves en particulier
– ceux qui ont le permis ont le choix de leur espace de travail, du mobilier, du positionnement de leur espace et du couloir selon la ceinture.
– la liberté des supports ne peut se faire qu’en ayant acquis la maîtrise de plusieurs supports notamment au niveau du numérique
– la liberté sur les sujets peut être envisagée si le sujet est proposé à la classe et si les questions découlent des questionnements directs d’élèves de la classe pour que la présentation intéresse la classe et permette au groupe qui travaille de cibler des connaissances précises
6. La méthodologie
Il s’agit ici de commencer à construire une méthodologie qui puisse être suivie par les élèves dans leurs différents projets de travail.
– travail sur la planification pour anticiper le projet dans sa globalité et organiser le travail pour être dans les temps :
objectifs, résultat, rôles des élèves, critères de réussite, contenus de chaque étape (séance)
– construction d’une progression au niveau des méthodologies à partir d’une liste des savoir-faire dont on a besoin. Progression allant ensuite du CP au CM2 pour que les élèves gagnent en autonomie dans la création et la gestion de leur projet.
7. Le climat de travail
Un cadre propice aux apprentissages est tout d’abord garant d’une sérénité et d’un niveau sonore bas facilitant la concentration.
– chuchotement pour éviter le bruit vécu comme principal parasite à l’apprentissage
– tout le monde chuchote en F@ même l’enseignant
– démonstrations régulière en classe du chuchotement pour montrer qu’il est possible de travailler, interagir et se disputer en chuchotant
– chuchotement comme principal vecteur des échanges et de la coopération
– construction d’une habitude en toute situation et dans toutes les disciplines
– recherche de transfert dans différentes situations sans rappel de l’enseignant
8. La posture de l’enseignant
Dans cet espace, pour atteindre les compétences recherchées, la posture de l’enseignant est forcément différente. Il n’est plus au centre des interactions et prend donc une nouvelle place.
– enseignant cantonné en salle 9, les élèves en salle 10 se déplacent pour le solliciter
– dans la salle où il est présent, c’est lui qui tourne et qui va au devant des groupes et pas le contraire
– L’enseignant présent dans la salle a une dimension d’étayage, de référence, de ressource et de garance pour tous les groupes
– L’enseignant circule pour encourager, solliciter et accélérer.
– l’objectif est de revenir petit à petit à la zone développer où le changement de posture se fait pour tous les élèves.
9. Les bilans
Pour analyser les situations, les problèmes, les freins, les réussites, des bilans variés rythment les séquences d’apprentissage. Ils ont pour but la prise de conscience mais surtout les interactions pour proposer de nouvelles solutions.
– bilan sur les apprentissages, l’attitude et le groupe
– les bilans par séquences ou par période sont à privilégier
– ils doivent permettre des améliorations donc selon les retours, il pourra être pris des décisions ou des expérimentations de dispositif, des changements ou évolutions
– un contrat personnel d’élève ou de groupe peut être envisagé, lié ou non au permis
– les bilans peuvent avoir une dimension plus ou moins importante de métacognition : prendre conscience de ce qu’on est, se positionner par rapport aux autres et par rapports aux tâches
10. L’auto-régulation
L’une des compétences de ce laboratoire d’apprentissage est l’auto-régulation, c’est-à-dire la capacité de l’élève a contrôlé son activité et à la faire évoluer de lui-même pour atteindre l’objectif visé.
– Prise de conscience de son fonctionnement dans l’apprentissage, la coopération et l’espace F@
– retour des paires et de l’enseignant
– responsabilisation pour progresser, sur soi, les autres et la planète
– affichages permettant d’avoir rapidement la référence attendue
– explicitation de l’auto-régulation avec le test du Marshmallow et dans des situations diverses
– élargir l’auto-régulation à une régulation du groupe, de la classe et de l’espace
– l’élève n’est pas un acteur mais bien a un auteur quand il se régule dans l’exercice de ses libertés
– développement du contrôle métacognitif
– l’élève ne peut pas être un chercheur dans son sens scientifique car il n’est pas en construction du savoir (Astolfi)
Photos de S. Connac
LL EE SLP NB